Thierry Leprince : « le marché immobilier plombe la croissance en Chine »
Partager
Le FMI annonçait au mois d’octobre dernier que la Chine était devenue la première puissance économique de la planète… en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA). Des propos qui ont toutefois été nuancés relativement vite. L’expert Thierry Leprince a livré son analyse dans Économie-matin sur ce retournement de veste soudain de l’institution internationale.
Pékin joue gros dans son combat contre la bulle immobilière
D’après Thierry Leprince, consultant export pour la Chine chez Économie-matin, le FMI a très vite émis des réserves sur ses prévisions de croissance de l’Empire du Milieu, car celui-ci montre pour la première fois depuis bien des années, des signes avant-coureurs de ralentissement de croissance économique. L’expert en économie chinoise anticipe à ce propos un « risque de surchauffe du marché de l’immobilier », rappelant que durant les vingt dernières années, « la surenchère en matière de développement urbain au sein de la République populaire de Chine (RPC) n’a fait que gonfler la bulle immobilière qui s’apprête à éclater aujourd’hui. »
Grâce à des mesures exceptionnelles, visant à relancer les acquisitions de foncier, « les dirigeants chinois entendent éviter le gonflement de la bulle immobilière, » ajoute M.Leprince, qui place l’investissement dans un rôle de « pilier de l’économie sino-communiste, représentant 15 % du PIB de la Chine. »
Le FMI considère quant à lui un léger ralentissement de l’économie comme une saine évolution et par conséquent, que l’heure ne serait pas encore à l’inquiétude pour Pékin. Cependant, rappelant que les problèmes du marché immobilier n’intéressent généralement pas que les économistes mais bel et bien la population au sens large, Thierry Leprince conclut que si « les manifestations estudiantines à Hongkong s’accompagnaient à un moment de dénonciations quant à la hausse excessive des prix immobiliers », le gouvernement chinois, « semble avoir bien plus que de simples points de croissance à perdre dans son combat contre la bulle immobilière. »