Une large majorité de Français exprime un profond pessimisme quant à l’état de l’économie nationale, avec une inquiétude grandissante concernant l’emploi. Selon un sondage Ipsos/Cesi pour La Tribune Dimanche, huit personnes sur dix se déclarent très préoccupées par la situation économique du pays, malgré l’adoption du budget 2025. Toutefois, leur moral s’améliore légèrement lorsqu’il s’agit de leur situation personnelle.

Si 85 % des sondés restent pessimistes sur l’économie française, un chiffre stable par rapport à octobre 2024 (86 %), ils sont moins nombreux à se montrer inquiets pour leur propre situation : 61 % contre 70 % auparavant. Par ailleurs, 39 % se disent optimistes pour eux-mêmes, une hausse notable par rapport aux 30 % enregistrés en octobre.

Les sympathisants du Rassemblement National (RN) se distinguent par leur pessimisme marqué : 92 % d’entre eux jugent négativement la situation du pays, et 71 % sont inquiets pour leur situation personnelle.

L’emploi et le pouvoir d’achat au cœur des préoccupations

L’emploi devient une source d’inquiétude croissante, avec 70 % des Français craignant une dégradation, contre 57 % en octobre. Le pouvoir d’achat reste également une préoccupation majeure, citée par 74 % des sondés (71 % en octobre).

Le vote du budget 2025 n’a pas rassuré les Français sur la dette publique. Au contraire, 76 % estiment qu’elle va se détériorer (contre 63 % en octobre), et seulement 6 % pensent qu’elle va s’améliorer, contre 13 % auparavant. Les sympathisants du RN sont une nouvelle fois les plus pessimistes sur ce sujet.

Les priorités des Français

Le pouvoir d’achat (prix, salaires, impôts) arrive en tête des préoccupations, cité par 46 % des répondants. Il est suivi par l’avenir du système social (retraites, santé), mentionné par 39 %, et la délinquance, qui gagne du terrain avec 38 % des citations (contre 28 % en octobre). L’immigration reste stable à 31 %.

En revanche, des sujets comme la dette publique, l’environnement, les inégalités sociales et les crises internationales sont moins prioritaires, cités respectivement par 25 %, 24 %, 17 % et 17 % des sondés.

Méthodologie de l’enquête

Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Les entretiens ont été conduits en ligne entre le 12 et le 13 février. La marge d’erreur est estimée entre 0,6 et 3,1 points.