La Banque centrale chinoise injecte 500 milliards de yuans pour soutenir l’économie
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La Banque populaire de Chine a libéré hier une enveloppe de 500 milliards de yuans (environ 64,5 milliards d’euros), destinée à dynamiser la deuxième économie mondiale en offrant aux entreprises une nouvelle opportunité de financement pour l’achat d’actions. Ce programme, annoncé fin septembre par le gouverneur de la banque centrale, Pan Gongsheng, vise à « améliorer considérablement » l’accès aux liquidités pour les entreprises souhaitant investir sur les marchés boursiers.
Ce dispositif repose sur un mécanisme de « swap » permettant aux entreprises qualifiées d’échanger des actifs comme des obligations, des ETF (fonds indiciels cotés), ou des actions figurant dans l’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et Shenzhen contre des « actifs liquides de haute qualité », notamment des bons du Trésor et des CBB (obligations à court terme de la banque centrale). La Banque populaire de Chine a précisé que cette première phase de l’opération, d’un montant de 500 milliards de yuans, pourrait être élargie en fonction de la situation économique.
Relancer les investissements pour dynamiser l’économie
Cette nouvelle injection de liquidités vise à encourager les entreprises cotées et les compagnies d’assurances à investir davantage sur le marché des actions, renforçant ainsi l’investissement global et la croissance économique. La Chine, qui peine à retrouver son dynamisme depuis la levée des strictes mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19 fin 2022, cherche par ce biais à redresser la barre face à plusieurs difficultés : une crise persistante de la dette dans le secteur immobilier, une demande intérieure fragile et un taux de chômage élevé chez les jeunes.
Les mois passés ont vu les autorités chinoises multiplier les annonces de soutien à l’économie, souvent sans effet notable. Fin septembre, la Banque centrale a ainsi abaissé le taux directeur à un an, réduit les exigences en matière de fonds propres pour les emprunts immobiliers et revu à la baisse les taux des crédits hypothécaires en cours. Simultanément, de grandes villes chinoises comme Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen ont levé certaines restrictions locales qui freinaient l’accès à la propriété.
Des marchés boursiers en attente de mesures plus fortes
Cette série de mesures, qualifiée de « relance au bazooka » par certains analystes, a initialement provoqué une envolée des Bourses de Hong Kong et de Chine continentale, avec des gains dépassant les 20 %. Cependant, l’attente d’annonces plus substantielles lors d’une conférence de presse de Zheng Shanjie, président de la Commission nationale pour le développement et les réformes, a laissé les investisseurs sur leur faim. Sa déclaration optimiste sur la capacité de la Chine à atteindre son objectif de croissance de 5 % du PIB pour 2024 n’a pas suffi à rassurer les marchés, entraînant une forte baisse des indices boursiers, avec la Bourse de Shanghai enregistrant même sa pire chute depuis plus de quatre ans, dépassant les 6 % de baisse.
Ce jeudi matin, les premières réactions des marchés boursiers chinois sont restées mitigées : la Bourse de Shanghai a progressé légèrement de 0,36 %, tandis que Shenzhen a reculé de 1,82 %. Les regards se tournent désormais vers Lan Fo’an, ministre des Finances, qui doit s’exprimer samedi lors d’une réunion à Pékin sur la mise en place de mesures budgétaires « anticycliques » pour soutenir la croissance. Les économistes estiment toutefois que, pour atteindre ses objectifs, la Chine devra aller au-delà de ces initiatives et déployer un soutien plus direct pour stimuler la consommation et relancer pleinement son économie.