Voitures électriques : nouvelle bataille entre l’UE et les USA
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Le plan d’investissement américain en faveur des voitures électriques est jugé inacceptable de la part de l’UE.
C’est une bataille économique et politique qui est en train de se mettre en place entre l’UE et les USA sur le secteur désormais stratégique des voitures électriques. Les Etats-Unis ont récemment échafaudé un plan d’investissement on ne peut plus conséquent pour ne pas dire massif pour le développement du filon dans les années à venir. Sauf que pour plusieurs ministres européens de l’Economie et de l’Industrie, ce plan est purement et simplement qualifié d’inacceptable.
Ainsi, Jozef Sikela, le ministre de l’Industrie tchèque « ce texte est extrêmement protectionniste, au détriment des exportations européennes. Il faut clarifier ce point ».
Les voitures électriques européennes exclues du plan US
Car le fait est que le plan de l’administration Biden prévoit de favoriser les ventes de voitures électriques sorties des usines nord-américaines. A l’image de la prime à la conversion française, le plan US comprend ainsi un crédit d’impôt d’un montant de 7 500 dollars pour ceux et celles faisant le choix d’acheter un voiture électrique nord-américaine. Les voitures électriques européennes se retrouvant de fait exclues du dispositif. Le protectionnisme américain n’est pas nouveau et il ressurgi, une fois n’est pas coutume, dans ce plan qui s’inscrit par ailleurs dans un autre bien plus vaste. Il s’agit en l’occurrence de l’Inflation Reduction Act, ratifié l’été dernier.
Doté d’une gigantesque enveloppe de 370 milliards de dollars, le plan de verdissement de la société américaine comporte de nombreuses mesures visant à développer l’économie verte via la construction d’éoliennes, de fermes solaires et donc de voitures électriques. Toutes favorisent en réalité les entreprises US, aussi bien sur le filon des véhicules électriques que dans tous les autres pans de l’activité via de nombreuses subventions, avantages fiscaux et aides publiques diverses.
Pour l’heure, l’UE affirme ne pas vouloir engager de recours devant l’OMC, le commissaire européen au Commerce Vladis Dombrovskis affirmant « A ce stade, nous nous concentrons sur une solution négociée avant de considérer d’autres options ».