Un financement de 9,5 milliards de dollars pour le gazoduc russe de l’Arctique
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Les prêteurs internationaux ont alloué un soutien financier d’environ 9,5 milliards de dollars pour un projet de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Arctique russe, indique un document consulté par Reuters, même si ces projets font l’objet d’un examen désormais plus attentif en lien avec les préoccupations climatiques.
Le projet à 21 milliards de dollars (17,74 milliards d’euros), qui a reçu l’approbation finale d’investissement il y a un an, devrait être lancé en 2023 et atteindre sa pleine capacité de près de 20 millions de tonnes par an en 2026.
Alors que l’industrie de l’énergie vante le gaz naturel comme une alternative plus propre au charbon ou au brut, il est une source d’émissions de carbone et les critiques affirment que les projets de GNL sont difficiles à concilier avec la transition vers une économie sobre en carbone envisagée dans l’accord de Paris sur le climat et l’Accord Vert de l’Union européenne.
L’intérêt des institutions internationales, cependant, donne un coup de pouce au développement d’Arctic LNG 2, dirigé par la société non-étatique russe Novatek alors que Moscou envisage d’augmenter sa part sur le marché mondial du GNL.
Parmi eux, la banque publique d’investissement et l’agence de crédit Bpifrance, avec une offre de 700 millions de dollars de financement de crédit, la China Development Bank, qui devrait offrir une facilité de 5 milliards de dollars et l’allemand Euler Hermes, avec une facilité couverte de 300 millions de dollars.
Parallèlement au soutien de Bpifrance, un certain nombre d’autres institutions soutenues par les États devraient également aider à financer le projet, notamment la Banque de développement de Chine, qui devrait offrir une somme équivalente à 5 milliards de dollars.
La Banque japonaise pour la coopération internationale devrait également fournir 2,5 milliards de dollars ; une banque russe 1,5 milliard de dollars et la SACE italienne 1 milliard de dollars.
Le principal prêteur russe Sberbank a déjà déclaré qu’il était prêt à fournir plus de 2,7 milliards d’euros de financement pour le projet, qui vise à traiter le gaz de la péninsule de Gydan et à expédier 80% du GNL vers l’Asie.
Les partenaires du projet comprennent Total, China National Petroleum Corp, CNOOC de Chine et le consortium Japan Arctic LNG composé de Mitsui & Co et de la société d’État JOGMEC, officiellement connue sous le nom de Japan Oil, Gas and Metals National Corp.
Si la recommandation de Bpifrance, détaillée dans un document interne, s’accompagne de mises en garde et pourrait pourtant être rejetée par le gouvernement, son soutien souligne l’importance du projet pour l’un des champions industriels français.
Le document précise que Bpifrance Assurance Export a donné un «avis favorable» à la garantie du projet stratégique «sous réserve d’un examen ultérieur du profil de risque du projet et de ses fondamentaux économiques» et avec une «réserve forte» en attendant la finalisation de l’analyse environnementale et sociale.
Bpifrance et Total ont tous deux refusé de commenter et Novatek n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.