Coronavirus : la Banque de France revoit ses perspectives de croissance à la baisse
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L’économie française connaîtra à peine la croissance ce trimestre alors que l’épidémie de coronavirus freine l’activité des services et de l’industrie, selon une enquête de la Banque de France.
Cette évaluation défavorable intervient dans un contexte de crainte que l’Europe ne se dirige vers une récession après que l’Italie a mis son cœur industriel sous clé, et que les actions mondiales et les prix du pétrole ont chuté. C’est un sombre début de semaine pour les décideurs politiques de la Banque centrale européenne, qui se réunissent à Francfort et pourraient être contraints de réduire à nouveau les taux d’intérêt.
Le virus est un autre coup porté à l’Hexagone, deuxième économie de la zone euro, après que les perturbations causées par les grèves ont provoqué une contraction de la production fin 2019. Sur la base d’une mesure mensuelle de l’activité des entreprises, la Banque de France affirme que l’économie n’échappera que de justesse à une autre contraction ce trimestre avec une croissance de 0,1%. Il y a seulement un mois, il prévoyait une croissance de 0,3%.
« Ce ralentissement est potentiellement grave, mais temporaire », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans un rare communiqué accompagnant le rapport mensuel. »Sa durée dépendra des mesures de santé publique nécessaires en Chine et en Europe. »
La forte baisse des perspectives de la France montre à quelle vitesse l’épidémie de virus a changé les perspectives. Morgan Stanley a déclaré ce lundi 9 mars que l’économie de la zone euro subirait probablement une récession technique au premier semestre et a ramené sa prévision de croissance pour 2020 à seulement 0,4% contre 0,9%.
Les décideurs politiques ont lancé les grandes manœuvres pour faire face aux retombées, la Réserve fédérale américaine a ainsi réduit ses taux de 50 points de base la semaine dernière. La BCE n’a pas encore changé de politique.
Même après cette enquête française défavorable, le numéro un de la Banque de France a appelé au « calme », notant que l’économie « continuera à avoir une liquidité abondante ».