Les gouvernements européens opposent leur veto à la monnaie numérique de Facebook
Partager
Le 18 octobre, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé que les principaux acteurs européens unissaient leurs forces pour bloquer le projet de monnaie numérique proposé par Facebook en raison des risques que cela représente pour la souveraineté nationale des pays.
La ferme opposition de la France, de l’Italie et de l’Allemagne s’ajoute à la résistance croissante à laquelle est confrontée l’incursion difficile du géant de la technologie dans la finance numérique.
Le Groupe des 20 a également mis en garde contre les risques « graves » de blanchiment d’argent, de fraude et de financement illicite posés par l’introduction du Libra, la monnaie numérique proposée par le réseau de médias sociaux.
L’Italie, l’Allemagne et la France vont prendre des mesures non spécifiées dans les semaines à venir « pour montrer clairement que la Libra est importune en Europe », a déclaré Le Maire aux journalistes en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se sont déroulées à Washington.
« Nous ne permettrons pas à une société privée d’avoir le même pouvoir, le même pouvoir monétaire que les États souverains », a-t-il ajouté.
« La principale différence entre Facebook et les gouvernements est que nous sommes soumis au contrôle démocratique, c’est-à-dire au contrôle du peuple. »
Le 18 octobre, les pays du Groupe des Sept avaient déclaré que toute monnaie numérique adossée à une réserve exigerait un cadre juridique solide avant d’entrer en circulation.
Mais les responsables européens déclarent vouloir aller encore plus loin en bloquant la monnaie.
Tout comme Bruno Le Maire, le ministre allemand des Finances Olaf Scholz a déclaré ce vendredi 18 octobre qu’il était « très sceptique » à propos de la Libra.
« Je suis favorable à ne pas permettre la création d’une telle monnaie mondiale parce que cela relève de la responsabilité des Etats démocratiques », a-t-il déclaré.
M. Scholz a toutefois reconnu qu’il était nécessaire de procéder à des réformes bancaires pour rendre les paiements transfrontaliers plus simples, moins chers et plus rapides.
« Mais en même temps, nous devons protéger l’autonomie des Etats démocratiques », a-t-il déclaré.