Fusion Alstom-Siemens : un ancien responsable européen de la concurrence met en garde Paris
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L’ancien responsable de la concurrence de l’UE, Mario Monti, a vivement averti que Paris jouait avec le feu en cherchant à contourner les règles antitrust de l’Europe.
Les relations entre la France et l’Allemagne sont actuellement glaciales en raison du veto émis par l’UE ce mois-ci au sujet de la fusion entre Alstom et Siemens en vue de former un champion du rail européen.
Bruxelles a fait valoir que cette fusion formerait un mastodonte qui nuirait aux consommateurs européens, tandis que Paris et Berlin ont affirmé que le rapprochement était nécessaire pour lutter contre les fabricants rivaux en Chine.
Mario Monti a critiqué le désir de la France de réécrire les règles antitrust, affirmant que Paris est généralement un ardent défenseur de l’application des lois à Bruxelles. Il a averti qu’une attaque du gouvernement du président Emmanuel Macron contre le droit de l’Union européenne pourrait nuire à la crédibilité des régulateurs de la concurrence à Bruxelles alors qu’ils tentent de prendre des mesures contre les géants du numérique, ce que soutient la France.
L’ancien responsable européen avait annulé la fusion historique entre les sociétés américaines GE et Honeywell en 2001 et lancé la longue série d’enquêtes menées par l’UE sur des sociétés de technologie américaines.
Il a confié à POLITICO dans une interview que les hauts responsables français sous-estimaient la probabilité que leurs actions se retournent contre eux.