Réforme de la zone euro : les grandes ambitions d’Emmanuel Macron revues à la baisse
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En septembre dernier, lorsque Emmanuel Macron avait présenté sa vision globale de la réforme de la zone euro, il avait parlé de «reconstruire l’Europe», avec un budget commun pour les pays membre et un seul ministre pour superviser ce dernier.
La France et l’Allemagne peinent à trouver un accord
Les propositions qui étaient au centre des débats ce mardi 19 juin avec la chancelière allemande Angela Merkel dans les environs de Berlin ont été beaucoup moins ambitieuses, avec de profondes divergences entre les deux puissances européennes.
Beaucoup d’économistes s’accordent avec le président français sur le fait que des réformes fondamentales sont nécessaires pour renforcer la zone euro et protéger la monnaie unique – symbole de l’intégration européenne – de crises futures, comme l’accroissement des dettes souveraines de 2010-13 qui a presque tué l’euro.
Mais Angela Merkel dispose d’une marge de manœuvre limitée en raison des pressions politiques dans son pays, et elle s’efforce toujours de faire en sorte que la France et l’Allemagne ne poursuivent pas des projets sans avoir le soutien du reste de l’Union européenne.
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont ainsi discuté d’un budget séparé pour les 19 pays qui partagent la monnaie unique, mais ce dernier sera beaucoup plus réduit qu’annoncé. Par ailleurs, des divergences persistent au sujet de l’idée de la création d’un fonds destiner à tempérer les marchés obligataires en cas de crise et au sujet d’un filet de sécurité pour le système bancaire.
« Les choses vont dans la bonne direction, mais les propositions que nous recevons des Allemands ne sont pas suffisantes », a déclaré un responsable français qui a lui-même reconnu qu’il y avait de profondes divergences entre les deux parties.
Emmanuel Macron espère que lui et Angela Merkel seront en mesure de s’entendre sur le principe du budget. Mais l’idée originale du président français a été énormément rognée, notamment celle d’un fonds équivalent à « plusieurs points » du PIB de la zone euro, équivalent à des centaines de milliards d’euros. De son côté, Angela Merkel ne souhaitait que « des dizaines de milliards » pour ce fonds.