Tunisie : le secteur du tourisme s’attend à une année de disette après les attentats de Tunis
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Le réflexe n’a pas tardé à se faire sentir. Au lendemain de l’attentat terroriste survenu ce mercredi 18 mars dans l’enceinte du musée du Bardo de Tunis, qui coûté la vie à 21 personnes, dont 20 étrangers, les croisiéristes ont décidé de ne plus faire escale en Tunisie, jusqu’à nouvel ordre.
Parmi ces compagnies, deux Italiennes, MSC Croisières et Costa Croisières, déclarant ce jeudi 19 mars, qu’elles annulaient les escales à Tunis. Une décision compréhensible, les attentats ayant directement tué 12 de leurs passagers, neuf de MSC Croisières et trois de Costa Croisières, les deux compagnies ayant chacune un paquebot à Tunis, avec trois mille passagers à bord.
Bien entendu, ce genre de schéma est classique dans le secteur touristique, ce sont toujours les croisiéristes qui réagissent en premier lors de la survenue de tels évènements, il est beaucoup plus simple de bouger un bateau qu’un centre de vacances. Antoine Lacarrière, directeur de Croisières de France, numéro trois du secteur, le souligne, « c’est la force de la croisière que de pouvoir repositionner relativement facilement un bateau ».
« Régulièrement », les compagnies modifient leurs parcours et leurs escales afin de se déjouer des « météos défavorables, des grèves de dockers, des problèmes de congestion portuaires ou politiques », analyse-t-il à nouveau. Sa compagnie, qui a décidé d’annuler également ses escales tunisiennes, a toutefois attendu plus d’un jour avant de prendre des précautions, même temporaires.
Une « reprise » bien mal engagée
Le tourisme est un pilier de l’économie du pays, très affecté depuis la révolution de janvier 2011 qui avait fait chuter le président Zine El Abidine Ben Ali. D’après les chiffres publiés le 22 janvier dernier par le ministère tunisien du Tourisme, en 2014, le nombre de touristes a diminué de 3,2%, passant de 6,27 à 6,07 millions en un an.
Selon le gouvernement, qui avait commenté ces chiffres, une « reprise » était alors à prévoir cette année, notamment grâce au retour des touristes allemands, italiens et britanniques, et malgré le recul des visites des français, russes, et scandinaves. À l’époque, la ministre du Tourisme Amel Karboul avait informé que les touristes français avaient notamment annulé leur départ à la suite des attentats de Paris à l’encontre de l’hebdomadaire Charlie Hebdo.