La Bourse de Paris a entamé la journée de mardi dans le rouge, reflétant l’inquiétude des investisseurs face aux tensions commerciales persistantes. Les annonces récentes de Donald Trump concernant les droits de douane, ainsi que les réactions des pays concernés, continuent d’alimenter la volatilité des marchés.

Vers 09h40, le CAC 40 affichait une baisse de 0,44%, à 7.820,40 points, perdant 34,52 points. Cette performance fait suite à une séance déjà difficile lundi, où l’indice parisien avait reculé de 1,20%, soit 95,25 points, pour clôturer à 7.854,92 points.

Les tensions commerciales au cœur des préoccupations

Les marchés restent sensibles aux annonces de Donald Trump, qui a récemment menacé d’augmenter les droits de douane sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine. Si les investisseurs ont accueilli avec soulagement le report des tarifs douaniers visant le Canada et le Mexique après des discussions entre le président américain et les dirigeants de ces pays, les représailles de la Chine suscitent de nouvelles inquiétudes.

Pékin a en effet annoncé mardi l’introduction, dès le 10 février, de droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz américains, et de 10% sur le pétrole et d’autres produits, tels que les machines agricoles, les véhicules de sport et les camionnettes. Cette escalade des tensions commerciales entre les deux premières économies mondiales continue de peser sur la confiance des investisseurs.

Les analystes prévoient une volatilité persistante

« Les marchés vont devoir se réhabituer au style Trump et à la volatilité », ont souligné les analystes de Natixis. Andreas Lipkow, analyste indépendant, a noté que « les investisseurs montrent leur soulagement quant au report des tarifs douaniers américains contre le Canada et le Mexique ». Cependant, John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud, a rappelé que « la décision du gouvernement chinois de répliquer aux droits de douane américains » maintient un climat d’incertitude.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,12% vers 09h40, contre 3,11% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était quant à lui à 2,40%, contre 2,38% lundi.

Les résultats des entreprises sous surveillance

Les investisseurs se concentrent également sur les résultats publiés par les entreprises. BNP Paribas a annoncé un bénéfice net en hausse de 4,1% en 2024, à 11,68 milliards d’euros, porté par les performances de sa banque de financement et d’investissement. Le titre progressait de 1,86% à 65,49 euros.

Dassault Systèmes a vu son bénéfice net bondir de 14% en 2024, grâce à un dernier trimestre solide marqué par le succès de son logiciel 3DEXPERIENCE. Le groupe a également annoncé son intention d’accélérer ses investissements dans l’intelligence artificielle. Le titre reculait légèrement de 0,13% à 37,28 euros.

Amundi, le premier gestionnaire d’actifs en Europe, a quant à lui atteint un nouveau record, avec près de 2.240 milliards d’euros d’actifs sous gestion à la fin de 2024, soutenu par la croissance des ETF et de ses activités en Asie. Le titre gagnait 0,60% à 66,75 euros.

Enfin, Publicis a qualifié son exercice 2024 d' »historique », avec un bénéfice net en hausse de 26,5%. Le groupe de communication français a également exprimé sa confiance pour 2025, année durant laquelle il compte poursuivre son développement grâce à l’intelligence artificielle. Le titre progressait de 0,20% à 102,60 euros.

Alors que les tensions commerciales continuent de peser sur les marchés, les investisseurs restent attentifs aux évolutions géopolitiques et aux performances des entreprises. La volatilité devrait rester élevée dans les prochaines séances, avec des réactions sensibles aux annonces des dirigeants mondiaux et aux indicateurs économiques.