Le FMI affiche un optimisme prudent pour l’économie mondiale en 2025
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Le Fonds monétaire international (FMI) a dévoilé vendredi 17 janvier une mise à jour de ses prévisions économiques pour 2025, tablant sur une croissance mondiale de 3,3 %, soit une légère hausse de 0,1 point par rapport à ses précédentes estimations. Toutefois, ces perspectives soulignent des disparités croissantes entre les différentes régions et pays. Précisions.
Dans son rapport actualisé sur l’économie mondiale (WEO), le FMI met en garde contre des risques persistants. Parmi eux, une résurgence possible de l’inflation aux États-Unis, une pression déflationniste en Chine et des effets liés à l’instabilité politique dans plusieurs grandes économies.
États-Unis : un moteur de croissance parmi les pays avancés
Les prévisions pour les États-Unis ont été significativement relevées, atteignant désormais 2,7 % de croissance pour cette année (+0,5 point). Cela creuse l’écart avec d’autres économies avancées, notamment celles de l’Union européenne. Toutefois, le FMI précise que ces prévisions n’intègrent pas encore les politiques économiques du nouveau président américain, Donald Trump, en raison du flou entourant leurs modalités d’application.
« Cette divergence s’explique en partie par des facteurs structurels. Les États-Unis bénéficient d’un environnement favorable à la productivité, notamment dans le secteur technologique, ainsi que d’un marché des capitaux dynamique », a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, lors d’une conférence de presse.
Europe : des trajectoires contrastées
En Europe, les prévisions sont moins encourageantes. Tandis que l’Espagne continue d’afficher une croissance robuste, prévue à 2,3 %, l’Allemagne et la France enregistrent des révisions à la baisse. Après deux années de récession, l’économie allemande devrait à peine sortir du rouge, avec une croissance estimée à 0,3 %. La France, de son côté, voit sa prévision ajustée à seulement 0,8 %, reflétant une situation économique délicate.
Ces difficultés sont attribuées à des incertitudes liées aux prix de l’énergie et aux échanges commerciaux avec des partenaires clés comme la Chine et les États-Unis, selon le FMI.
La Chine et les économies émergentes
La Chine continue de voir sa croissance ralentir progressivement. Bien que le FMI ait légèrement relevé ses prévisions pour 2025 à 4,6 %, cette trajectoire reste inférieure à celle de 2024 (4,8 %) et devrait encore se modérer en 2026 (4,5 %). Ce ralentissement intervient malgré les mesures de relance budgétaire adoptées récemment par Pékin.
« La Chine est exposée à des tensions commerciales croissantes, ce qui pèse sur les investissements et l’économie globale », a expliqué Pierre-Olivier Gourinchas.
En revanche, d’autres économies émergentes, telles que l’Inde et le Brésil, montrent des signes de dynamisme. Le Brésil maintient une prévision de croissance stable à 2,2 %, tandis que l’Inde bénéficie de perspectives plus favorables grâce à des réformes structurelles et à un environnement économique porteur.
Une inflation en voie de stabilisation
Sur le front de l’inflation, le FMI anticipe une normalisation progressive pour les économies avancées, avec un taux proche de l’objectif des banques centrales : 2,1 % en 2025 et 2 % en 2026. Pour les pays émergents et en développement, bien que l’inflation reste élevée à 5,6 %, une décrue est attendue, prolongeant la tendance entamée en 2024.
Si les incertitudes demeurent, notamment en raison des tensions géopolitiques et des évolutions des politiques économiques, le FMI considère que l’économie mondiale avance sur la voie de la stabilisation, tout en restant marquée par des défis structuraux et des divergences régionales croissantes.