L’objectif du plein-emploi ne sera pas atteint en 2025
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Malgré les ambitions affichées par le gouvernement, le plein-emploi semble encore hors de portée. Selon les dernières données publiées par la Dares, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, et C chez France Travail a légèrement augmenté en novembre 2024, atteignant 5,487 millions de personnes. Une situation préoccupante alors que débute une nouvelle année où les perspectives d’amélioration demeurent incertaines.
Une promesse difficile à tenir
Fixé à 5 %, l’objectif de taux de chômage pour 2027, brandi par Emmanuel Macron et son gouvernement, semble de plus en plus lointain. Les chiffres récents montrent une augmentation notable en catégorie A, celle regroupant les demandeurs d’emploi sans aucune activité, avec une hausse de 1,43 % en un mois. La Dares, prudente face aux variations mensuelles jugées instables, préfère analyser les tendances à un rythme trimestriel.
Prévisions : une hausse du chômage à l’horizon 2025
D’après l’Insee, le taux de chômage pourrait grimper à 7,6 % d’ici le milieu de l’année 2025, contre 7,4 % actuellement. Par ailleurs, la loi dite de « plein-emploi », qui entrera en vigueur en janvier 2025, prévoit d’intégrer automatiquement aux statistiques les bénéficiaires du RSA ainsi que des jeunes suivis par les missions locales. Ce mécanisme devrait accroître significativement le nombre d’inscrits à France Travail.
Un système d’assurance-chômage durci
Le paysage de l’indemnisation du chômage subira également des changements majeurs dès 2025. À partir du 1er avril, les allocations seront mensualisées sur une base de 30 jours calendaires, quel que soit le mois. Cette réforme entraînera pour les bénéficiaires une perte d’environ cinq à six jours d’indemnisation par an.
Les nouvelles mesures impacteront particulièrement les demandeurs d’emploi seniors. Alors que les personnes âgées de 53 à 54 ans bénéficiaient jusqu’à présent de 22,5 mois d’indemnisation et celles de 55 ans et plus de 27 mois, les critères d’âge seront relevés de deux ans. Ainsi, les seuils passeront à 55 ans pour la première tranche et à 57 ans pour la seconde. Par ailleurs, la durée maximale d’indemnisation pour les autres catégories d’allocataires sera réduite à 18 mois.
Un équilibre toujours fragile
Ces réformes, perçues comme une manière de « responsabiliser » les demandeurs d’emploi, ne font pas l’unanimité. Certains pointent une logique punitive davantage qu’incitative. Lors de la transition à la tête du ministère, François Bayrou exprimait sa volonté de réconcilier les Français avec le monde du travail tout en renforçant l’autonomie du pays. Cependant, pour beaucoup, ces mesures ressemblent davantage à un durcissement qu’à un soutien, laissant planer le doute sur la capacité réelle du gouvernement à atteindre ses objectifs ambitieux.