Taxe sur le sucre : Geneviève Darrieussecq revient sur ses positions
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Dans le cadre du débat sur le budget 2025 de la Sécurité sociale, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq avait initialement pris une position ferme en faveur d’une taxation des sucres transformés dans l’alimentation. Cette initiative visait à générer des revenus pour combler les déficits de la Sécurité sociale. Cependant, en l’espace de quelques jours, son discours a considérablement évolué.
Samedi 26 octobre dernier, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Geneviève Darrieussecq plaidait pour une taxation des sucres utilisés dans la fabrication alimentaire, afin de contribuer au financement des dépenses de santé. Pourtant, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale le mardi 29 octobre, elle a modéré sa position. Désormais, elle se concentre principalement sur une taxation des boissons sucrées, laissant la responsabilité d’éventuelles modifications sur les sucres transformés aux entreprises agroalimentaires. Elle a suggéré qu’il serait plus judicieux de convaincre les industriels plutôt que de recourir systématiquement à la taxation.
Ce retournement de situation en moins de 48 heures soulève des interrogations. La nécessité de trouver des solutions fiscales est pressante, mais les idées proposées ne rencontrent pas un consensus favorable, tant chez les professionnels du secteur que parmi certains membres du gouvernement. Bien que le ministère du Budget semble soutenir les amendements en faveur d’une taxation des sucres transformés, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, s’oppose fermement à cette idée, estimant qu’une telle mesure pourrait handicaper l’industrie agroalimentaire française.
L’absence d’une décision claire sur la question des taxes sur les sucres transformés laisse planer un doute sur l’éventuelle victoire des industriels de l’agroalimentaire. Actuellement, les discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 se poursuivent à l’Assemblée, et aucun consensus définitif n’a encore été atteint. Les pressions des différents acteurs de ce débat sont, néanmoins, palpables.
Prenons l’exemple des chocolatiers, dont les produits, à l’exception du chocolat noir à forte teneur en cacao, contiennent au moins 30 % de sucre. Les représentants de l’industrie confiserie sont réticents à l’idée d’une taxation similaire à celle envisagée pour d’autres catégories alimentaires, comme les plats préparés, qui utilisent également le sucre comme agent de saveur. Cette situation constitue un véritable casse-tête pour le gouvernement, qui doit jongler avec les intérêts de divers secteurs.
Avant de prendre une décision finale sur la question, Geneviève Darrieussecq a promis d’organiser une réunion avec les représentants de l’industrie. Cette rencontre vise à clarifier les enjeux, à éduquer les parties prenantes et à discuter des solutions possibles pour aborder la question de la taxation des sucres de manière constructive. Il est clair que le sujet reste sensible et que les discussions s’annoncent complexes, alors que le gouvernement cherche à trouver un équilibre entre santé publique et viabilité économique des entreprises.