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Discours de Michel Barnier : « atteindre un déficit de 5 % en 2025 nécessitera un effort considérable »

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Discours de Michel Barnier : « atteindre un déficit de 5 % en 2025 nécessitera un effort considérable »

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Dans son discours de politique générale mardi 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le report à 2029 de l’objectif de ramener le déficit public sous les 3 % du PIB. Pour atteindre un déficit de 5 % d’ici 2025, un effort significatif de plus de 40 milliards d’euros sera requis, incluant un tiers d’augmentations d’impôts. Cependant, les mesures concrètes pour y parvenir n’ont pas encore été détaillées.

La direction est donnée, mais les moyens pour y parvenir restent flous. Ce mardi, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier a présenté une feuille de route budgétaire ambitieuse, tenant compte de l’état préoccupant des finances publiques. Toutefois, il n’a pas encore clarifié les actions spécifiques qu’il entreprendra pour atteindre ses objectifs.

« Nous nous engageons à ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025 », a déclaré le chef du gouvernement, à l’approche de la présentation du projet de loi de finances. Cet objectif constitue la première étape vers la restauration de la conformité des finances publiques françaises aux normes européennes. Cependant, l’objectif initial de 3 % pour 2027 est abandonné, la nouvelle cible étant désormais fixée à 2029. Ce calendrier rallongé signifie que la France mettra plus d’une décennie pour se conformer à nouveau aux règles du traité de Maastricht, après la dernière année de respect de ces critères en 2018.

Un effort conséquent pour 2025

Bien que l’objectif de 5 % pour l’an prochain puisse ne pas sembler ambitieux aux yeux de nos partenaires européens ou des marchés, il représente un défi notable étant donné l’état actuel des finances publiques. Ce chiffre correspond à l’estimation initiale pour 2023 (-4,9 %), avant que des nouvelles défavorables concernant les recettes fiscales ne viennent aggraver la situation.
Michel Barnier a souligné que sans intervention, le déficit public dépasserait les 6 % du PIB, avec les dernières prévisions pour cette année atteignant -6,2 %. Réduire le déficit à 5 % d’ici 2025 nécessitera donc un ajustement massif d’environ 40 milliards d’euros.

Fiscalité : contribution des plus riches

Le Premier ministre a indiqué que cet effort serait réparti à raison de deux tiers de réductions de dépenses et un tiers de nouvelles recettes fiscales. Ce schéma n’est pas surprenant, ayant été proposé par l’économiste Jean Pisani-Ferry dans une récente interview. Néanmoins, Michel Barnier n’a pas détaillé précisément les mesures fiscales envisagées.
Il a simplement confirmé que les grandes entreprises et les citoyens les plus fortunés seraient mis à contribution par des mesures « temporaires ». Il a également évoqué la volonté d’éviter les stratégies d’optimisation fiscale des contribuables les plus aisés, faisant écho aux discussions sur l’instauration d’un impôt minimum pour les plus riches.
Conscient de l’hostilité de certains membres de sa majorité à l’égard des hausses d’impôts, Barnier a rappelé que ces dernières sont nécessaires uniquement en raison des contraintes budgétaires, tout en défendant les baisses d’impôts passées.

Des coupes budgétaires encore floues

Concernant les économies, Michel Barnier a été encore plus évasif. Il a brièvement mentionné la correction des « effets d’aubaine » liés à l’apprentissage, ce qui pourrait permettre d’économiser environ 1,5 milliard d’euros. Il a aussi évoqué la mutualisation d’organismes publics aux missions similaires, tels que Business France et Atout France, ou encore le déménagement de certaines administrations en dehors de Paris. Cependant, ces mesures semblent insuffisantes pour atteindre l’objectif fixé.
D’autant plus que le Premier ministre a annoncé plusieurs projets coûteux, tels que l’augmentation du budget de la défense dans le cadre de la loi de programmation militaire, ainsi que d’autres initiatives (soutien aux agriculteurs, construction de prisons, élargissement du prêt à taux zéro). Les modalités de financement de ces projets restent encore à déterminer.

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