Avec l’optimisation et l’ajustement de ses politiques COVID, la Chine devrait accueillir davantage de dirigeants étrangers en 2023. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron a exprimé explicitement sa volonté de visiter la Chine. Ces dernières années, les relations Chine-UE ont vu certains obstacles émerger sur fond d’endiguement stratégique de la Chine par les États-Unis et de guerre en Ukraine.

Dans un entretien exclusif avec les journalistes du Global Times Chen Qingqing et Bai Yunyi (GT), l’ambassadeur de Chine en France Lu Shaye (Lu) a parlé des perspectives des relations Chine-UE telles qu’elles sont influencées par le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine, la question de Taïwan, et les liens Chine-France avec l’exercice de pressions par les États-Unis sur leurs principaux alliés.

Si la visite annoncée du président Macron en Chine peut avoir lieu, il espère que les deux pays élaboreront des plans complets pour les relations Chine-France et la coopération dans divers domaines à l’ère post-pandémique, afin d’insuffler un nouvel élan aux relations Chine-UE.

La coopération entre la Chine et la France a une base solide et couvre un large éventail de domaines, notamment des domaines-clés traditionnels tels que l’énergie nucléaire civile et l’aérospatiale, ainsi que les domaines émergents tels que l’agriculture, l’alimentation, les nouvelles énergies, les soins médicaux, l’assainissement et l’économie numérique. L’ambassadeur chinois indique que son pays espère que les entreprises et les services concernés des deux nations saisiront l’occasion et concrétiseront autant d’intentions de coopération que possible.

La situation internationale actuelle est compliquée et sévère, et les relations Chine-UE sont soumises à une énorme pression. Les dirigeants européens se sont rendus en Chine les uns après les autres ou ont exprimé leur volonté de visiter la Chine. D’une part, cela reflète le statut important de la Chine dans le monde. S’engager dans des confrontations idéologiques ne peut faire abstraction de l’existence de la Chine ; d’autre part, cela reflète également que les relations Chine-UE sont étroitement liées, et qu’un intérêt profond est dû à chaque partie, ce qui détermine le bénéfice mutuel et la forte résilience de la relation bilatérale.

Les relations Chine-UE ont en effet rencontré de nombreuses difficultés ces deux dernières années, ce qui est regrettable. M. Lu pense qu’il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, les États-Unis ont considérablement renforcé leur politique d’endiguement et de répression de la Chine, en contraignant et en incitant leurs alliés, y compris l’UE, à prendre parti.

En particulier, depuis le début de la crise ukrainienne, les États-Unis ont fait de leur mieux pour promouvoir la rhétorique de la « démocratie contre l’autoritarisme ». Dans le même temps, ils se sont livrés à une propagande anti-chinoise et ont répandu diverses rumeurs et mensonges, induisant sérieusement en erreur les gouvernements et les opinions des citoyens européens sur la Chine.

Deuxièmement, le positionnement de l’UE à l’égard de la Chine a connu une sérieuse déviation. L’UE considère la Chine non seulement comme un partenaire, mais aussi comme un concurrent et un adversaire institutionnel. Cela révèle l’état d’esprit opportuniste et spéculatif de certains politiciens européens.

Troisièmement, de petits pays de l’UE comme la Lituanie ainsi que le Parlement européen ont pris une série de mesures délétères concernant les régions chinoises de Taïwan et du Xinjiang, portant gravement atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine, et cette dernière a dû réagir en conséquence.

Quatrièmement, la pandémie de COVID-19 a également perturbé la coopération économique et commerciale et les échanges culturels entre la Chine et l’UE, creusant ainsi le fossé entre les deux parties.

Ne pas essayer de changer l’autre pour une meilleure collaboration

Malgré cette sombre situation, nous continuons de penser qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts ou de contradiction fondamentale entre la Chine et l’UE, du moins sur le plan géographique. Les deux parties ne constituent pas une menace pour la sécurité de l’autre.

Quant aux différences idéologiques – dont les Européens aiment parler sans cesse -, la réalité est qu’aucune des parties ne peut changer l’autre. L’ambassadeur pense que l’Europe ne devrait pas essayer de critiquer la Chine et sa philosophie et attendre une coopération en retour.

L’ambassadeur chinois a ajouté dans ce récent entretien qu’il espère que les deux parties, dans l’esprit de la recherche d’un terrain d’entente tout en réservant les différences et en surmontant ensemble les difficultés, saisiront l’occasion de l’optimisation et de l’ajustement des politiques de prévention et de contrôle des épidémies de la Chine pour accélérer le redémarrage des échanges de haut niveau.