Crise économique : deux économistes demandent 60 milliards € en plus
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Pour endiguer les effets de la crise économique, deux économistes français demandent à Bercy de rajouter 60 milliards d’euros au plan de relance.
La crise économique ne pourra pas s’estomper sans rajouter entre 50 et 60 milliards d’euros au plan de relance, dont 5 milliards destinés aux ménages les plus modestes. Voilà comment peut se résumer la pensée de Jean Pisany-Ferry et d’Olivier Blanchard, deux économistes qui ont publié une tribune dans la revue universitaire Le Grand Continent.
La proposition ne vient de n’importe qui car l’un est un professeur reconnu et réputé à Science Po mais aussi co-auteur du programme économique d’Emmanuel Macron de 2017, et l’autre est un ancien chef économiste du FMI mais aussi professeur dans le prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology.
Selon leurs calculs, rajouter 60 milliards d’euros au plan de relance est indispensable pour endiguer la crise économique et en effacer les conséquences sur la période allant de 2021 à 2023.
Si les deux hommes considèrent que les mesures d’urgence mises en place par le gouvernement ont atteint leurs objectifs, ils regardent à présent un peu plus loin « la question qui se pose maintenant, à l’échéance de l’été, est différente : quel accompagnement [des entreprises et des ménages] faut-il envisager ? ». Une question rhétorique car pour les deux économistes le ministère de l’Economie doit lancer une nouvelle salve d’aides pour accompagner les entreprises dans leurs besoins d’investissement et les ménages dans leurs envies et leur besoins de consommation.
Et pour cela, de 50 à 60 milliards d’euros seraient nécessaires afin de retrouver le niveau de performance économique d’avant crise. Jean Pisani-Ferry enfonce le clou en avançant que « Cette crise n’a sans doute pas laissé les mêmes séquelles que celle de 2008, où le système bancaire était touché. Elle s’est même probablement accompagnée de gains de productivité (numérisation, nouveaux modes d’organisation…), Perdre définitivement l’acquis de deux ans de croissance, comme le suggère le programme de stabilité envoyé à Bruxelles par Bercy, n’est pas une fatalité. Mais il ne faut pas lambiner pour appuyer les entreprises viables mais trop endettées, et redonner du pouvoir d’achat aux ménages qui ont été le plus affectés et n’ont pas d’épargne. »