Afin de garder la tête hors de l’eau, Air France doit passer par la case recapitalisation. Son dossier est étudié par la commission européenne qui demande des contreparties.

Dans les tuyaux depuis quelques mois déjà, la recapitalisation d’Air France est à présent lancée. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a réitéré l’appui du gouvernement dans cette démarche en déclarant que « ‘L’Etat apportera un soutien supplémentaire à Air France dans des délais rapides ».

La compagnie aérienne devrait ainsi voir son capital augmenter afin de renforcer ses fonds propres pour in fine faire face à la chute drastique de son activité. Pour rappel, on estime que le trafic aérien mondial n’est à qu’à 15% tout au plus de son niveau habituel. La compagnie française n’échappe à la crise, et une recapitalisation rapide est désormais incontournable pour assurer la survie de la compagnie française dont l’Etat français est encore actionnaire à hauteur de 14,3%.

Le dossier de demande de recapitalisation a même été envoyé à la Commission européenne en ce début de mois de février. L’organe doit s’assurer que les règles européennes sur la concurrence seront bien respectées afin de donner son feu vert.

En parallèle, la Commission exigerait qu’Air France s’astreigne aux mêmes règles que la Lufthansa qui a également bénéficié d’une recapitalisation en juin dernier de la part de l’Etat allemand, pour un montant de 6 milliards d’euros. Et ces règles font grincer des dents la direction d’Air France car il s’agirait de céder des créneaux de décollage et d’atterrissage à d’autres compagnies aériennes sur l’aéroport d’Orly. Soit tout de même 24 par jour, l’équivalent de près de 9 000  créneaux par an. En clair, la recapitalisation d’Air France entraînerait dans le même temps une baisse notable de son activité sur son principal aéroport.