Covid-19 : ces secteurs essentiels qui doivent s’adapter à la crise
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Si de nombreuses activités sont à l’arrêt pour ralentir la propagation du coronavirus, d’autres restent plus indispensables que jamais à la bonne marche du pays. C’est le cas des professions médicales, applaudies chaque soir à 20 heures, ou encore des éboueurs. Mais aussi du secteur de l’électricité, dont les principaux acteurs, comme EDF et Orano, ont enclenché des mesures de continuité de service prévues depuis longtemps.
# OnApplaudit : chaque soir à 20 heures, les Français rejoignent balcons et fenêtres pour féliciter, encourager et remercier les personnels soignants, en première ligne face à l’épidémie de coronavirus. Le rituel, tout d’abord initié en Italie et en Espagne, pays d’Europe les plus touchés par la pandémie, est désormais régulièrement retransmis en live sur les chaînes infos ou les réseaux sociaux, où des milliers de personnes témoignent de leur gratitude envers des médecins, infirmières et aides-soignants considérés, à raison, comme un maillon absolument essentiel, si ce n’est le premier, de la réponse à la crise du Covid-19.
Dans une France à l’arrêt, certains métiers demeurent plus essentiels que jamais
Très vite cependant, d’autres métiers et fonctions se sont à leur tour imposés comme vitaux à la nation et au quotidien de ses habitants. Parmi ceux-ci, les forces de sécurité, les agriculteurs, les employés des supermarchés… et les éboueurs. De véritables travailleurs de l’ombre, dont le travail de collecte des déchets ménagers, habituellement déconsidéré, a retrouvé à la faveur de la crise actuelle une forme de reconnaissance publique bien méritée. Confinés, les Français voient d’un nouvel œil ces « ripeurs » qui ont désormais, lors de leur tournée, droit à des attentions, « applaudissements, coucous » et autres dessins d’enfants. « On ramasse même des sacs sur lesquels sont écrits en gros Merci. Ça fait chaud au cœur », confie l’un d’entre eux au Parisien.
Si de nombreux professionnels ont dû fermer boutique, télétravailler de chez eux ou demander à bénéficier des mesures de chômage partiel, d’autres en revanche demeurent indispensables à la bonne marche du pays et de l’économie. Afin de pourvoir ces secteurs essentiels en main d’œuvre, le gouvernement a lancé une plateforme Internet, mobilisationemploi.gouv.fr, visant à « permettre aux travailleurs qui le souhaitent de se porter candidats dans les secteurs prioritaires suivants : médico-social, agriculture, agroalimentaire, transports, logistique, aide à domicile, énergie, télécoms » détaille le ministère du Travail dans un communiqué. Quelque 9 000 offres d’emploi étaient ainsi proposées au début du mois d’avril.
EDF enclenche son « plan pandémie »
Autre secteur vital, et non des moindres : l’électricité. Si la consommation électrique française a, à la suite de l’annonce du confinement, chuté d’environ 15 % — fermetures d’usines et d’entreprises obligent —, EDF a dû réagir rapidement pour garantir la continuité de ses services et, notamment, la sécurité de ses 19 centrales nucléaires, qui assurent 70 % de la production électrique française. Au contraire de bien des secteurs d’activité, le groupe n’a pas été pris au dépourvu, ayant dès les années 2000 et les précédentes épidémies de Sras et de H1N1 mis en place un « plan pandémie » garantissant tant la fourniture en électricité que la santé de ses salariés : réorganisation complète des équipes, télétravail, maintien des missions essentielles de sécurité et de maintenance des centrales, sanctuarisation des salles de commandes, mise en réserve d’équipes pouvant relayer des salariés contaminés… Tout a été pensé pour faire face à l’imprévu.
« Aujourd’hui, confirme le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, même dans nos plans les plus pessimistes, nous pensons être en mesure à tout instant de produire suffisamment d’électricité pour tous les Français ». Même prévoyance chez RTE (Réseau de transport de l’électricité), où si l’on concède que « la situation est (…) inédite et donc difficile à prévoir », « nous sommes habitués à ce travail d’ajustement. Surtout, la production d’électricité est aujourd’hui largement suffisante pour couvrir la consommation française qui, en plus, baisse ». Quant à l’Union française des industries pétrolières (Ufip), son directeur de la communication affirme n’être « pas inquiet. (…) Aucun problème d’approvisionnement ne nous a été remonté ».
Comment Orano s’adapte à la crise
Si les centrales nucléaires françaises continuent de tourner en toute sécurité, encore faut-il qu’elles soient approvisionnées en combustible. C’est notamment la tâche d’Orano (ex-Areva), qui a pris toutes les dispositions pour protéger la santé de ses collaborateurs et mettre en sûreté ses installations industrielles. Le groupe, qui met à disposition de tous ses salariés mobilisés sur sites des masques et qui en a fourni plus de 50 000 à destination des hôpitaux français a sensibilisé très tôt ses salariés aux gestes barrières. Il a également, comme EDF, dû adapter son organisation à la crise, ce qui lui a permis de maintenir ses activités sur les sites de Malvési, du Tricastin, à Melox et à La Hague, et de continuer à assurer le transport de combustibles en toute sécurité ainsi que ses missions de soutien à l’exploitation chez ses clients. Autant d’efforts qui montrent, selon Orano, « combien la filière nucléaire est stratégique pour garantir la continuité de la production d’électricité dont l’approvisionnement est indispensable pour nos concitoyens ».