Pour le Sénat, convertir 15% de l’agriculture en bio n’est pas jouable
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Promise par le gouvernement et Emmanuel Macron, la conversion de 15% des terres agricoles en bio en 2022 n’est pas réalisable selon le Sénat.
Les sénateurs se sont penchés en détail sur le plan Ambition bio 2022 et leur verdict est sévère, puisqu’il s’agit selon eux d’une « ambition très com ». Suite à l’Etat généraux de l’alimentation en 2018, le Président de la République et le gouvernement avaient promis que d’ici deux ans à présent, 15% des terres agricoles françaises passeraient au bio.
Sauf que deux années plus tard, le plan Ambition bio 2022 est « hors d’atteinte » selon les sénateurs Alain Houpert, sénateur Les Républicains de la Côte-d’Or, et Yannick Botrel, sénateur du groupe socialiste et républicain des Côtes-d’Armor. Tous les deux sont cosignataires du rapport sur le financement public de l’agriculture bio présenté le 5 février.
Les sénateurs attestent que l’Etat a « adopté des objectifs de développement de l’agriculture biologique alors même qu’il ne dispose plus des moyens autonomes de les atteindre et n’a exercé que faiblement ses missions de coordination ».
Seulement 8% de terres bio en 2019
Tandis qu’en 2018, la part des terres agricoles bio était de 7%, elle ne s’est élevée qu’à seulement 8% voire 9% une année plus tard. Aussi, les sénateurs estiment que la barre des 15% ne pourrait être atteinte qu’en 2026 au mieux.
Plus encore, le rapport met en avant qu’aucune « carte d’identité budgétaire » n’existe à ce jour. D’autant que si la prime à la conversion a été maintenue de justesse, la prime au maintien a pour sa part été supprimée. Pas de quoi motiver les agriculteurs à franchir le pas.