Dans les tuyaux depuis plusieurs semaines à présent, la baisse du taux du Livret A est officialisée par Bruno le Maire.

Tandis qu’il ne rapportait plus grand chose avec un taux bien en-deçà du niveau de l’inflation, le Livret A ne rapportera presque plus rien. La Banque de France avait déjà prévenu les épargnants au cours du mois de Décembre et la mauvaise nouvelle a été confirmée par Bruno le Maire. Le taux passera en effet de 0,75% à 0,50% dès le mois de Février.

Le ministre de l’Economie a tenté de justifier ce choix de différentes manières : « Je tiens à préciser que si nous appliquions la formule de calcul, la rémunération du livret A tomberait à 0,23 % »  et d’ajouter « Mais comme nous nous étions engagés, elle ne baissera jamais sous le niveau plancher de 0,5 %. Il en sera de même pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Dans six mois, nous verrons s’il faut réviser ce taux. »

Bruno le Maire argue par ailleurs qu’il aurait été « irresponsable et incohérent » de maintenir le taux de 0,75% en raison d’une nouvelle offre de placements, créée par la loi Pacte.

L’enjeu pour le ministre est de contraindre les épargnants à réorienter leur épargne vers d’autres supports qui ont sa faveur. Des supports qui sont néanmoins bien plus risqués pour les épargnants mais qui peuvent potentiellement être plus rémunérateurs sur le papier. Sur le papier seulement car les PEA et autre assurance vie en unité de compte entre autres ne génèrent que quelques 3% voire 4% brut par an, auxquels il convient de soustraire les nombreux frais de gestion pratiqués par les banques et les cotisations sociales. A l’arrivée, de tels supports ne sont guère plus rémunérateurs que les traditionnels livrets bancaires.

Enfin, le ministre argue que « ce nouveau taux permettra en effet de construire 17 000 logements sociaux supplémentaires et d’en rénover 52 000 chaque année » sans pour autant démontrer de quelle manière cela sera possible.