Latécoère, fleuron de l’aéronautique français est désormais américain
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Latécoère, célèbre équipementier aéronautique français est à présent dominé à plus de 60% par un fonds d’investissement américain.
L’opération se sera déroulée en deux étapes avec un premier cap franchi en avril dernier lorsque Searchlight, fonds d’investissement américain, a fait l’acquisition de 26% du capital de Latécoère. Quelques mois plus tard, Searchlight est monté de plusieurs crans en s’accaparant dorénavant 62,76% des parts sociales du célèbre équipementier aéronautique français. Célèbre et même historique car l’entreprise implantée depuis ses origines à Toulouse a fourni les avions pour les non moins célèbres Mermoz et Saint-Exupéry.
Mais signe des temps qui changent, la concurrence internationale étant ce qu’elle est à présent, le conseil d’administration de l’entreprise avait reçu avec bienveillance l’OPA lancée par le fonds US au printemps dernier. Chose qui n’est pour le coup absolument pas le cas des syndicats de la société qui en avait alors appelé au ministre de l’Economie Bruno Le Maire pour mettre un terme à l’opération.
Les syndicats de Latécoère inquiets et opposés
Latécoère compte parmi les fournisseurs de tout premier plan de l’avionneur Airbus pour des contrats de plusieurs dizaines voire centaines de millions d’euros. L’activité a tapé dans l’œil des investisseurs américains qui ont bien compris le potentiel de croissance intéressant de ce marché. Mais les syndicats de l’entreprise craignent pour leur emploi, l’entreprise employant encore quelques 5 000 personnes. Comme tout fonds d’investissement, la recherche de rentabilité rapide voire immédiate est la seule motivation, aussi réduire la masse salariale est un levier traditionnel pour augmenter les marges et pouvoir ainsi distribuer des dividendes aux actionnaires.
L’OPA de Searchlight valorise ainsi l’entreprise à 365 millions d’euros avec une prime de 34% de la valeur de l’opération versées aux détenteurs d’actions. Une belle opération pour les associés donc mais qui n’est pas de nature à rassurer les syndicats qui rappellent que la société US est immatriculée aux îles Caïmans.
Les syndicats seront très vraisemblablement attentifs aux prochaines décisions prises par l’actionnaire principal et en ces temps de grève nationale, Searchlight marche déjà sur des œufs.