Partenariats école-entreprise : des liens d’enrichissement réciproques
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Alors que le passage par la case formation devient de plus en plus fréquent en cours de carrière, les échanges entre les mondes de l’école et de l’entreprise se développent tout autant. Le but : mettre en adéquation les jeunes diplômés aux besoins d’un marché du travail en évolution permanente.
Dans quelques mois, la semaine école-entreprise fêtera sa 20e édition du 18 au 23 novembre 2019. Organisé depuis 2000 par le ministère de l’Éducation nationale et le MEDEF, cet événement a pour but de préparer l’intégration des jeunes dans le monde de l’entreprise en permettant une meilleure connaissance réciproque des milieux scolaire et professionnel. À travers ces journées de rencontres sous forme d’immersion dans l’entreprise ou d’intervention de salariés et de dirigeants à l’école, collégiens et lycéens ont ensuite la possibilité d’effectuer un stage ou un apprentissage dans l’une des entreprises participantes, choisie en fonction du projet d’orientation de l’élève. Si les actions de la semaine école-entreprise varient d’une académie à l’autre, elles concourent toutes à rapprocher les futurs diplômés du monde du travail. Et l’initiative semble porter ses fruits puisque les chiffres de l’apprentissage n’ont jamais été aussi bons depuis plus de 20 ans. En 2018, le nombre de contrats signé a bondi de 7,7 %, soit la plus forte hausse depuis 1996…
De tout temps, les liens entre écoles et entreprises ont existé sur un modèle gagnant-gagnant visant à faciliter l’insertion des diplômés et le recrutement des nouvelles forces vives. Mais de plus en plus d’entreprises et d’établissements scolaires comme universitaires prennent aujourd’hui les devants pour élargir la passerelle entre les deux univers. C’est d’ailleurs la volonté de la loi d’orientation pour la refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013, qui prévoit que chaque élève de la sixième à la terminale suive un parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel. Ce programme, baptisé Parcours Avenir, est obligatoire dans les collèges et lycées français depuis la rentrée 2015. « Les sujets où l’implication de l’entreprise est importante pour les enjeux de réussite de nos enfants ne manquent pas, affirmait Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, avant l’édition 2018 de la semaine École-entreprise. […] Chacun [agit] avec ses particularités, l’éducation a [s]es règles du jeu, l’entreprise a les [siennes], mais il y a des terrains d’action et d’entente forts pour avancer au service de tout cela. »
La formation pour s’adapter à l’évolution du marché
Du côté des entreprises aussi, la prise de conscience sur l’intérêt de développer des liens avec le monde scolaire et universitaire ne date pas d’hier. Dans un marché du travail mondialisé toujours plus concurrentiel, de plus en plus d’entre elles mettent ainsi en place des partenariats afin de faire connaître leurs métiers et leurs activités, d’établir des relations privilégiées avec les élèves et de détecter les potentiels. Les grands groupes sont particulièrement actifs sur ce terrain, à l’image d’EDF, qui participe chaque année à une soixantaine de forums à destination des scolaires, étudiants et demandeurs d’emploi. L’énergéticien finance également des travaux de recherche de l’enseignement supérieur, des chaines d’enseignement ainsi que des bourses universitaires. Les démarches pour entrer en contact avec des candidats potentiels sont variées : job dating, événements sportifs, visites réelles et virtuelles de ses sites industriels, e-learning… « Rendre accessible les métiers de l’industrie à tous les jeunes est essentiel. Nous sommes engagés et à la recherche de nouvelles pistes innovantes pour créer des passerelles entre l’entreprise et les écoles. C’est ainsi que nous susciterons des vocations et préparerons les nouvelles générations à un avenir « électrique », bas carbone et responsable. » précise Christophe Carval, Directeur des Ressources Humaines chez EDF.
Pour d’autres groupes, les partenariats école-entreprise doivent répondre à des besoins plus ciblés encore. Face à la baisse de son activité courrier et de fréquentation de ses bureaux, La Poste mise ainsi sur les compétences des jeunes diplômés pour faire évoluer son offre de services. En 2012, le groupe a créé un campus, l’Envol, à destination de lycéens méritants des filières générale et professionnelle. Pour l’entreprise publique, l’éducation et la formation constituent des terrains d’expérimentation et des leviers potentiels pour s’adapter aux marchés de demain. Comme La Poste, Veolia a aussi créé son campus pour former ses collaborateurs actuels et futurs à des métiers de plus en plus complexes. Le groupe de gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie doit lui aussi s’adapter à l’évolution de son activité, qui prend régulièrement en compte de nouvelles contraintes technologiques et environnementales. Un apprentissage permanent, en somme, qui rend écoles et entreprises de plus en plus complémentaires…