Taxation des véhicules importés : le gouvernement rejette la proposition européenne d’accord international
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Le ministre des Finances déclare que la « négociation plurilatérale » pourrait nuire à l’industrie automobile européenne.
Une mauvaise idée
Le ministre français de l’Economie a repoussé les plans de la Commission européenne pour des négociations internationales sur les taxes sur les automobiles visant à apaiser les tensions commerciales avec Donald Trump, affirmant que l’idée « pourrait faire plus de mal que de bien ».
Bruno Le Maire a déclaré au Financial Times que l’idée de la Commission de discuter de la réduction tarifaire entre tous les grands exportateurs mondiaux de voitures nécessitait une étude approfondie pour évaluer les répercussions potentielles qu’elle pourrait avoir sur les travailleurs européens de l’automobile et leurs fournisseurs.
« Nous craignons que les effets d’une négociation plurilatérale, d’un accord plurilatéral, ne soient négatifs pour l’industrie automobile européenne et pour l’emploi », a-t-il déclaré. « Nous sommes extrêmement prudents à propos de cette proposition qui, à notre avis, à ce stade, pourrait faire plus de mal que de bien. »
Ces commentaires sont un coup dur pour la Commission, qui a officieusement fait circuler l’idée avec l’appui d’un certain nombre de gouvernements de l’UE, alors qu’elle cherche des moyens d’éviter une guerre commerciale totale avec les États-Unis qui pourrait être dévastatrice pour le marché transatlantique.
Le président américain Donald Trump a déjà mis en application des taxes punitives sur l’acier et l’aluminium européen et a menacé à plusieurs reprises le secteur automobile de l’Union, affirmant qu’il bénéficie d’un accès trop généreux au marché américain sans aucune réciprocité pour l’industrie américaine.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une action protectionniste plus large menée par son administration, qui est également engagée dans une guerre commerciale croissante avec la Chine.