Moody’s abaisse sa note pour la Chine
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L’agence Moody’s a revu à la baisse la note de la Chine, du jamais-vu depuis 1989. Les risques concernant l’explosion de l’endettement et le ralentissement de la croissance économique dans le pays étant les principales raisons de cette révision.
Une première depuis 1989
L’agence de notation américaine Moody’s a donc décidé de dégrader l’appréciation qu’elle portait sur la solidité de la dette souveraine de l’État chinois.
Dans le détail, la note chinoise adjugée par Moody’s passe de « Aa3 » à « A1 », soit la cinquième meilleure note possible sur 21. À titre de comparaison, la France dispose de la troisième meilleure note (alors qu’elle avait de son côté la meilleure note possible, le célèbre Aaa, il y a de cela six ans).
Si cette révision peut paraître anecdotique à première vue, elle n’en demeure pas moins la première baisse depuis 1989 pour la Chine et les événements de la place Tian’anmen.
Cette décision a été jugée sévère par Pékin, qui s’est empressé de dénoncer une méthodologie erronée utilisée par Moody’s. Une réaction qui peut se comprendre, sachant que les évaluations de Moody’s et des autres agences de notations sont largement utilisées par les investisseurs avant de conclure une opération dans un pays.
Ainsi, selon Moody’s, la solidité financière de la Chine devrait chuter au cours des prochaines années, du fait d’une croissance économique au ralenti et d’une augmentation de la dette souveraine. Pour l’agence de notation, les efforts des autorités chinoises pour tenter de contenir le ralentissement de la croissance sont actuellement vains.
Même si les pouvoirs publics encouragent autant que possible l’octroi que crédit, ils ne pourront contenir l’érosion de la croissance du pays, selon l’agence, qui passera de 10,6 % du PIB en 2010 à 6,7 % en 2016, puis à 5% d’ici cinq ans, notamment en raison de la baisse des dépenses d’investissement, de la population active, et du ralentissement à venir concernant les gains de productivité.