BCE : Mario Draghi dégaine l’artillerie lourde
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Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a suivi à la lettre les exigences des marchés qui réclamaient une politique monétaire encore plus accommodante dans la zone euro.
La BCE abaisse trois taux directeurs
En quelque minute, les bourses européennes ont grimpé, de 2,5% en Allemagne, ou encore de 3% à Paris, accueillant ainsi favorablement les mesures prises par le Conseil des gouverneurs de la BCE, avant que le soufflé ne retombe en clôture. Le CAC 40 finissait ce jeudi en recul 1,7% à 4350,35 points.
L’institution financière a ainsi décidé d’ouvrir toutes les vannes, utilisant l’intégralité des leviers à sa disposition. Trois taux directeurs se sont retrouvés abaissés. En premier lieu, l’abaissement du taux de refinancement « repo », qui constitue la procédure classique de la BCE pour prêter du cash aux banques, celui-ci est ainsi passé de 0,05% à 0,00%.
Dans un deuxième temps, le taux sur « la facilité de prêt exceptionnelle », celui qui créé un guichet afin que les banques puissent trouver des liquidités en dehors des opérations « repo » classiques, a aussi été abaissé de cinq points, passant à 0,25%.
Enfin, la troisième baisse, la plus attendue, celle du taux lié aux dépôts de liquidités apportées par les banques commerciales à la BCE, il passe de -0,3% à – 0,4%. Cette dernière initiative devrait inciter les banques à accroître leurs prêts confiés aux entreprises et particuliers plutôt que d’épargner sur les comptes de la BCE.
En parallèle, l’organisme financier central européen s’est engagé à porter à 80 milliards d’euros par mois ses acquisitions de titres mensuels, particulièrement des États.
Mais le changement principal ne se fera qu’en avril prochain, lorsque la BCE se mettra à acheter également des titres d’entreprises non-financières, dites « investment grade », autrement dit, classées de AAA à BBB par les cabinets de notation.