Les Suisses rejettent l’expulsion automatique des criminels étrangers
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Les Suisses ont répondu par la négative, à 59%, à la question de l’expulsion automatique des criminels étrangers, selon l’estimation à la fermeture des bureaux de vote à 12h00 locales (11H00 GMT).
La marge d’erreur assortie à cette estimation est de + ou – 3%.
Les Helvètes avaient accepté, à hauteur de 52,9%, l’initiative de l’Union démocratique du centre (UDC, premier parti du pays) visant le renvoi des criminels de nationalité étrangère. Mais le Parlement avait ensuite ajouté une clause donnant la possibilité d’éviter l’expulsion automatique de ces criminels dans certains cas.
Mais cette fois-ci, les citoyens suisses étaient appelés à se prononcer sur une mesure beaucoup plus stricte imposant le « renvoi effectif des criminels étrangers », qui élargit la liste des motifs à l’origine d’une expulsion.
Cette initiative mettait en place le renvoi automatique de tout étranger ayant déjà été condamné au cours de la dernière décennie et qui serait reconnu coupable d’avoir participé à une bagarre ou même d’avoir commis des « lésions corporelles légères ».
Le gouvernement et le Parlement avaient de leur côté estimé que cette proposition de l’UDC allait à l’encontre des « règles fondamentales » d’une démocratie. L’initiative n’avait par ailleurs pas trouvé d’autre parti suisse en faveur de sa mise en place.
Par ailleurs, les données de l’Office fédéral de la statistique indiquent que la révision du code pénal permise en 2015 par le Parlement aurait pu amener en 2014 au renvoi hors des frontières helvètes de près de 3 900 étrangers, contre 500 de moyenne habituelle. Avec le projet de l’UDC, leur nombre aurait pu même bondir à 10 200.
Une déception pour les victimes
La députée UDC Céline Amaudruz a de son côté fait part de sa déception à la télévision suisse. « C’est une déception pour les victimes », a-t-elle affirmé.