Rachat d’AREVA NP par EDF : les choses se précisent
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L’offre ferme de rachat par EDF de la branche réacteurs d’AREVA sera officialisée lors du conseil d’administration de l’électricien le 27 janvier prochain. Elle intervient alors que le groupe présidé par Jean-Bernard Lévy souhaite adapter sa politique de l’emploi à ses orientations stratégiques.
On sait depuis l’an dernier qu’EDF va prendre le contrôle de la branche nucléaire d’AREVA (AREVA NP). Aujourd’hui, le dossier semble se préciser : après d’âpres négociations, les deux groupes sont tombés d’accord sur un prix. Selon des sources proches du dossier, ils se seraient mis d’accord sur une valorisation des actifs à 2,5 milliards d’euros, avec une clause d’ « earn out », qui prévoit un ajustement du montant en fonction des résultats de la filiale d’AREVA.
EDF vient à ce titre d’annoncer l’organisation d’un conseil d’administration le 27 janvier, afin de présenter son offre ferme de rachat des parts de la filiale réacteurs du fleuron du nucléaire français. L’électricien deviendra ainsi actionnaire majoritaire de cette branche, avec une entrée au capital estimée entre 51% et 75%.
AREVA toujours en grande difficulté
Cela ne devrait pas aider à résoudre les graves problèmes financiers auxquels fait face AREVA depuis 2014, année durant laquelle l’entreprise avait subi une perte nette de 4,8 milliards d’euros. Aujourd’hui, sa dette dépasse les 6 milliards d’euros, et l’entreprise aura besoin de 7 milliards de fonds d’ici 2017 pour rembourser une dette obligataire d’un peu moins d’un milliard d’euros en septembre prochain.
Les analystes et les agences de notation attendent de pied ferme les détails de cette manœuvre, ainsi que la publication des résultats annuels à la mi-février. L’annonce d’EDF sera probablement l’occasion d’une communication sur l’augmentation de capital du « nouvel AREVA», recentré sur le combustible (de l’extraction d’uranium au traitement des combustibles usés). Celle-ci est estimée entre 3 et 4,5 milliards d’euros.
EDF adapte sa masse salariale à ses nouvelles orientations stratégiques
Du côté d’EDF, cette acquisition lui permettra de prendre la main sur la conception des réacteurs nucléaires et de rationaliser les ingénieries des deux groupes. Ceci en accord avec les déclarations du PDG Jean-Bernard Lévy, qui déclarait vouloir poursuivre l’engagement du groupe dans la transition énergétique. EDF, premier producteur d’énergies renouvelables en Europe et, plus globalement, grand producteur d’énergie bas carbone grâce à son parc nucléaire, continuera à faire de la France un bon élément en termes d’émissions de CO2.
Afin de poursuivre sur cette voie, cependant, certaines évolutions seront nécessaires, comme l’ajustement de sa masse salariale aux nouvelles orientations stratégiques du groupe. Le phagocytage de la branche réacteurs d’AREVA entrainera l’emploi de nouveaux salariés ; les 4 000 départs à la retraite non renouvelés s’inscrivent également dans cette dimension.
Marianne Laigneau, directeur exécutif chargée des ressources humaines, déclare à ce titre : « EDF restera un recruteur important en France dans les années à venir, avec 1000 à 2000 recrutements prévus chaque année entre 2016 et 2018 sur ses métiers cœurs et des métiers en développement tel que le numérique. La priorité sera désormais donnée à la mobilité interne des salariés et à leurs parcours professionnels ainsi qu’à l’alternance qui reste un enjeu majeur pour l’entreprise ».