Réformes sur les professions réglementées : les pharmaciens protestent
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Le successeur d’Arnaud Montebourg au poste de Ministre de l’Économie, Emmanuel Macron a annoncé qu’il désirait poursuivre le projet de réforme entamé par son prédécesseur. Au total, 37 professions réglementées sont visées, parmi elles, les pharmaciens, qui n’approuvent pas les changements suggérés.
Le débat est ouvert
« Nous avions déjà mal pris l’annonce de la réforme du ministre Montebourg, qui nous traitait de ” nantis “. Oui, les pharmaciens ont le monopole de la vente de médicaments, car nous avons le monopole des compétences dans ce domaine qui implique la santé publique » affirme Renaud Nadjahi, pharmacien et président de l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) pour sa catégorie de métier.
« Ce projet de loi s’attaque aux fondamentaux. Si le capital est ouvert et que n’importe quel financier peut devenir propriétaire d’une pharmacie, c’est l’indépendance du pharmacien qui est en jeu. Et la rentabilité primera forcément sur la sécurité. » De nos jours, seuls les docteurs en pharmacie peuvent posséder un établissement affichant une croix verte sur sa devanture.
« Les médicaments sont des produits dangereux s’ils sont mal utilisés. Le paracétamol tue ! En Grande-Bretagne, où la distribution est libre, il fait plus de 400 morts par an ! Tandis qu’en France jusqu’à aujourd’hui, les chiffres liés aux conséquences du mésusage des médicaments sont anecdotiques » souligne Renaud Nadjahi.
Le président de l’URPS déclare que le système actuel est bien fait, nul besoin de le modifier. En effet, actuellement, grâce à la réglementation, il est possible de trouver une pharmacie « à moins de 7 minutes, partout en France. Et une pharmacie de garde par secteur 7/7 jours 24/24 heures. Si on casse ce système de répartition en plus de l’ouverture du capital, les ” points de vente ” de médicaments se concentreront sur les centres urbains, c’est la logique de marché, au détriment des communes rurales. Il est indispensable que les professions libérales restent réglementées, pour la survie des services, tout particulièrement en matière de santé, dans les zones isolées ».